Monday, March 7, 2011

Comme Ton - Just like Ton by/par Denis Robert


Comme Ton

Il y a déjà dix ans qu'il se dévoue avec passion sans se soucier de la chaleur, des conditions de vie ou des défis qu'occasionnent chaque nouveau groupe de bénévoles. Il travaille sans relâche et avec détermination au-delà de quinze heures par jour, sous l'impulsion des besoins des orphelins. Il travaille le coeur sur sa manche, tout comme les orphelins; ils sont la source de son énergie. Il nous inspire. Ton exemplifie les bénévoles travaillant pour de courtes et longues durées qui se dédient pour les orphelins de Nuestros Pequeños Hermanos. Nous sommes tous venus à Cañete, Pérou pour les aider. Ton est une de ces personnes uniques dont la philosophie et qui par ses valeurs personnelles ont été raffinées par ses expériences uniques, par de nombreuses réflexions et par les leçons apprises au cours des années. Il nous a aidé à mieux comprendre, a ressentir et a constater ce qui aurait pu nous échapper. Toutefois, il nous a dit que nous l'avions réinvigoré et que nous lui avions redonné espoir en ces gens voulant aider à changer la vie des plus vulnérables.

L'orphelin NPH est un enfant qui a été abandonné, a perdu ses parents ou a été abusé sexuellement. Il est recommandé à l'albergue par les travailleurs sociaux, les psychologues et les juges. La majorité d'eux/d'elles ont vécu des expériences négatives bien pires que ceux que nous pourrons vivre. Une fois acceptée dans la famille NPH, l'enfant sait qu'il/qu'elle ne sera jamais abandonné.e. Ces enfants vivent en groupe de 16 à 20 personnes sous l'oeil vigilant et constant de leur parents-remplaçants, nommés tia et tio (tante et oncle).. Les orphelinats NPH offrent des services qui surpassent les nécessités de la vie: soins médicaux, travailleurs sociaux, psychologues, éducateurs/trices, sports, conseils d'orientation, etc... Une fois qu'un orphelinat NPH est complètement construit, il ressemble à une mini-ville avec des maisons-résidences, une école, une clinique médicale, une église, des terrains de jeux, une ferme, des jardins, etc... Pour ces enfants qui proviennent de milieux sans espoirs, l'orphelinat démontre la justesse de la phrase biblique: Les derniers seront les premiers. Le taux de succès de NPH est impressionnant. Chaque enfant, dont le futur était sans espoir, a l'opportunité de poursuivre une carrière en médecine, en soins médicaux. en enseignement, en travail social, en peinture, en mécanique, en cuisine, etc... Plusieurs enfants qui vivent toujours avec leurs parents, n'auront probablement jamais de telles opportunités. On peut facilement croire que certains de ces orphelins deviendront des leaders. En causant avec eux/elles et les entendre parler de leurs rêves, nous comprenons l'excellent travail de NPH.


Notre première rencontre avec les orphelins eût lieu sur le chantier de construction. Une journée entière a été consacrée à couler du béton et à son transport par brouettes et par chaudières de cinq gallons. La bordure du fond de ces chaudières meurtrisaient les épaules. Quand l'autobus transportant les jeunes arriva, nous sommes allé.e.s à leur rencontre. Environ 18 jeunes femmes et jeunes hommes, de 15 à 19 ans, nous ont donné la main et nous ont embrassé comme si nous étions des ami.e.s proches qui revenaient d'une longue absence. Ensuite, nous nous sommes consacrés à la tâche de la journée : le tansport du béton frais par chaudières de plastique de 5 gallons, balancées sur une épaule. Chaque orphelin transportait une chaudière d'une pesanteur excédant ce que nous n'aurions pu transporter régulièrement. Un jeune hommne de 19 ans remplissait sa chaudière au rebord, la plaçait sur une épaule et escaladait une rampe de 35 pieds jusqu'au toît de l'édifice, un accomplissement incroyable dans une chaleur de 36 degrés celsius sous un soleil impitoyable. Et ce fut comme ça toute la journée; Chacun.e des orphelins transportant chaudière après chaudière de béton, alors que nous tentions sans succès de les accompagner..

Au courant de notre première semaine, nous avons visité les orphelins à Lunahuana, où se trouve leur domicile temporaire, un hôtel loué. C'est alors que nous avons été témoins d'un rituel de l'albergue NPH qui marque la vie de ces jeunes orphelins. Une nouvelle arrivée célébrait son quinzième anniversaire de naissance. Elle a été invitée à accompagner un des ainés à l'avant de la salle. Celui-ci lui a adressé la parole et a ensuite offert aux autres orphelins l'opportunité d'adresser la parole à cette nouvelle arrivée. Ce fut le grand silence jusqu'à ce que orphelin après orphelin, jeunes et plus âgés, s'est levé.e pour lui souhaiter bonne fête, dire à la nouvelle arrivée qu'ils/elles étaient maintenant sa famille et l'inviter à venir les voir si elle avait besoin d'aide, qu'ils/elles l'appuieraient. Le tout était impromptu, à coeur ouvert et d'une grande sincérité. Ce fut un moment précieux pour nous, participant.e.s silencieux.ses de vivre cette expérience spéciale. Nous étions bouches-bées!




Nous avions cotoyé les orphelins seulement trois fois. Toutefois, ils nous ont touché le coeur, chose que nous avons constatée lors de leur départ final, alors que nous tentions, tant bien que mal, a contrôler nos émotions. C'est au moment ou l'autobus filait vers Lima que j'ai mieux compris la passion de Ton. Moi aussi, je laissais une peu de moi avec les orphelins de NPH, Pérou. C'est à ce moment que j'ai compris la pleine signification de la phrase biblique: Ce que tu fais aux plus petits des miens, c'est à Moi que tu le fais.

Le Père Ron avait dit que nous venions en mission pour découvrir Dieu. Quand je réfléchis aux expériences des cinq dernières années, je dois admettre que Ron avait raison.

On me demande, parfois, d'une façon ou d'une autre, ce qui me motive. Au fonds, on me demande pourquoi se déranger, qu'il y a tellement de besoins. C'est à ces moments que je me rappelle de cette histoire qu'on racontait à l'occasion de conférences sur la motivation.

Un homme était en pays étranger et se promenait sur une plage déserte, tôt un matin. Il ne pouvait s'empêcher de remarquer le nombre d'étoiles de mer qui avait été déposées sur la plage par la marée. Au loin, il vit un jeune garçon qui courait d'une étoile de mer à l'autre, la ramassait et la lançait à la mer. Il s'approcha et lui dit: Pourquoi te préoccupes-tu de lancer ces étoiles de mer? Il y en a tellement, sûrement tu ne réussiras jamais à tous les sauver ! Le jeune homme regarda l'étranger, lança l'étoile de mer qu'il tenait dans sa main et répondit : Pour celle-là, ça fera une différence!


Traduction par Régis Gosselin et Denis Robert


Just like Ton

He's been coming for 10 years, driven by a passion that transcends the heat, the living conditions, the challenges every new group of volunteers brings. He goes about his 15 hours a day responsibilities with gusto and resolve, driven by the needs of the orphans. He wears his heart on his sleeve, somewhat like the orphans who energize him. He is an inspiration. Ton epitomizes many of the short term and long term volunteers who dedicate themselves for the orphans of Nuestros Pequenos Hermanos, the focus of our coming to Canete, Peru. Ton is one of those special persons who's philosophy and values have been refined by exceptional experiences, a great deal of reflection and the lessons of life that time has honed to a fine edge. He helped us understand, feel and see what we might have missed. And yet, he said we had given him renewed vigor and faith in people trying to make a difference in the life of those most vulnerable.

The NPH orphan is a child who has been abandoned, orphaned or sexually abused. They come to the albergue via the social network and the courts, and most carry a baggage of bad experiences many of us will never encounter. Once accepted by NPH, they are welcomed into a family that vouches to never abandon them. They live in houses of 16 to 20 children under the constant care of their surrogate parents, called aunts or uncles. The orphanage provides well beyond the necessities of life :medical care, social workers, psychologist, education, sports, career counseling, etc... Once an NPH
orphanage is fully built, it becomes a mini city of its own with houses, school, medical clinic, church, playground, farm, gardens, etc... For these once destitute children the orphanage reflects the biblical saying : The last shall be the first. The success rate of NPH is impressive, giving a child whose destiny was precarious at best the opportunity to pursue a career in medicine, nursing, teaching, social work, painting, mechanics, cooking, etc... Many local kids, who live with the parents, will likely never get such opportunities. It is easy to understand that some of these orphans will become the leaders of tomorrow. Talk to any one of them and they will tell you about their dream for the future.


We first met these orphans on the construction site. It was a full day of pouring concrete using wheelbarrows and five gallon pails with bottom rims that were merciless on the shoulders. We went to meet the bus when it arrived. Some 18 or so young ladies and men, ranging in age from 15 to 19 years in age, shook hands, hugged us and patted us on the back, like long lost friends. Then it was off to haul cement in 5 gallon pails, hoisted unto one's shoulders, each one of them taking loads beyond what most of us could carry on a regular basis. One 19 year old would fill his pail full to the brim, hoist it unto his shoulders and walk it up a 35 foot ramp to the roof, an incredible feat in 36 C degree weather fueled by a burning sun. And it went on all day, all of them hauling pail after pail as we struggled to keep up to them, some of the time.

That weekend we visited with them again in Lunahuana, at their temporary home in a rented hotel. We were given a glimpse into one of the albergue's rituals and incredibly powerful ceremonies. A new arrival, a young lady of 15, was celebrating her birthday. She was invited to accompany one of the seniors to the front, who in turn invited well-wishers to stand and address the new arrival. You could have heard a pin drop as orphan after orphan stood not only to wish her happy birthday, but to tell her that they were her family now and that she was to come to them for support when in need. These impromptu speeches came from the heart and gave us a rare glimpse as to how precious life at NPH is for the orphans. We were awestruck.

We had spent time with the orphans on three occasions only, and yet they had stolen our hearts, evidenced by the emotions we tried to subdue and camouflage on our last farewell. And as our bus headed off to Lima, I understood Ton and his passion, because I too was leaving part of me at NPH Peru. And it all made so much sense at that moment : What you do for a child, you do unto me. Father Ron once said that we were coming on these missions to discover God. As I reflect on the experiences of the past 5 years, I have to concur with him that it is nearly impossible not to do so.

I am often asked, in one shape or another, what motivates me. I sometimes hear it as why bother, there are so many in need. It is at these moments that I remember a story I heard more than once at
conferences on motivation.

A gentleman had traveled to a faraway land and was strolling on a deserted beach early one morning, and noticed the tide had left many starfish stranded on the beach. He came upon a young lad who was running from one starfish to the next and throwing it back in the sea. He went to him and said : Why do you bother, there are so many? You will never save all of them. The young lad looked at him, threw the starfish he was holding back in the sea, and said : Made a difference to that one !

Denis Robert

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